ひよこのるるの自由研究

日本語で読める世界の文学作品と、外国語に翻訳されている日本語の文学作品を、対訳で引用しています。日本語訳が複数あるものは、読みやすさ重視で比較しておすすめを紹介しています。世界中の言語で書かれたもの・訳されたもののコレクションを目指しています。

世界文学全集のためのメモ 8 『痴人の愛』 谷崎潤一郎

日本語編 3

谷崎潤一郎
1886-1965

痴人の愛
1924-1925

原文
『谷崎潤一郞全󠄁集』(中央公論社、1982年)📗 pp. 1-302

フランス語訳
Junichirô Tanizaki, Un amour insensé (traduit par Marc Mécréant, Paris: Gallimard, 1991)

一體ナオミは、音󠄁樂の方はよく知りませんが、英語の方は十五の歲からもう二年ばかり、ハリソン孃の敎を受けてゐたのですから、本來ならば十分󠄁出來ていゝ筈なので、リーダーも一から始めて今では二の半󠄁分󠄁以上まで進󠄁み、會話の敎科書としては“English Echo”を習󠄁ひ、文󠄁典の本は神󠄀田乃武の“Intermediate Grammar”を使󠄁つてゐて、先づ中學の三年ぐらゐな實力に相當する譯でした。けれどもいくら贔屓眼に見ても、ナオミは恐󠄁らく二年生にも劣つてゐるやうに思へました。どうも不思議だ、こんな筈はないのだがと思つて、一度私はハリソン孃を訪ねたことがありましたが、

「いゝえ、そんなことはありません、あの兒はなかなか賢い兒です。よく出來ます」

と、さう云つて、太つた、人の好ささうなその老孃は、ニコニコ笑つてゐるだけでした。

「さうです、あの兒は賢い兒です、しかしその割󠄀りに餘り英語がよく出來ないと思ひます。讀むことだけは讀みますけれど、日本語に飜譯することや、文󠄁法を解釋することなどが、………」

「いや、それはあなたがひけません、あなたの考が違󠄂つてゐます」

と、矢張老孃はニコニコ顏で、私の言葉を遮󠄁つて云ふのでした。

「日本の人、みな文󠄁法やトランスレーションを考へます。けれどもそれは一番惡い。あなた英語を習󠄁ひます時、決して決して頭の中で文󠄁法を考へてはいけません、トランスレートしてはいけません。英語のまゝで何度も何度も讀んで見ること、それが一等よろしいです。ナオミさんは大變發音󠄁が美しい。そしてリーデイングが上手ですから、今にきつと巧くなります」

成󠄁るほど老孃の云ふところにも理窟はあります。が、私の意󠄁味は文󠄁典の法則を組織的󠄁に覺えろと云ふのではありません。二年間も英語を習󠄁ひ、リーダーの三が讀めるのですから、せめて過󠄁去分󠄁詞の使󠄁ひ方や、パツシヴ・ヴォイスの組み立てや、サブジヤンクテイヴ・ムードの應用法ぐらゐは、實際的󠄁に心得ていゝ筈だのに、和文󠄁英譯をやらせて見ると、それがまるきり成󠄁つてゐないのです。殆ど中學の劣等生にも及󠄁ばないくらゐなのです。いくらリーデイングが達󠄁者󠄁だからと云つて、これでは到底實力が養󠄁成󠄁される道󠄁理がない。一體二年間も何を敎へ、何を習󠄁つてゐたのだか譯が分󠄁らない。しかし老孃は不平󠄁さうな私の顏つきに頓着せず、ひどく安心しきつたやうな鷹揚おうやうな態度で頷きながら、「あの兒は大へん賢いです」を相變らず繰り返󠄁すばかりでした。

此れは私の想像ではありますが、どうも西洋人の敎師は日本人の生徒に對して一種のえこひいきがあるやうです。えこひいき―――さう云つて惡ければ先入主󠄁とでも云ひませうか? つまり彼等は西洋人臭󠄁ひ、ハイカラな、可愛らしい顏だちの少年や少女を見ると、一も二もなくその兒を悧巧だと云ふ風に感ずる。殊にオールド・ミスであるとその傾向が一層󠄁甚しい。ハリソン孃がナオミを頻󠄀りに褒めちぎるのはそのせゐなので、もう頭から「賢い兒だ」ときめてしまつてゐるのでした。おまけにナオミは、ハリソン孃の云ふ通󠄁り發音󠄁だけは非常に流暢を極めてゐました。何しろ齒並びがいゝところへ聲樂の素養󠄁があつたのですから、その聲だけを聞いてゐると實に綺麗󠄁で、素晴󠄀らしく英語が出來さうで、私などはまるで足元へも寄りつけないやうに思ひました。それで恐󠄁らくハリソン孃はその聲にだまかされて、コロリと參つてしまつたに違󠄂ひないのです。孃がどれほどナオミを愛してゐたかと云ふことは、驚いたことに、孃の部屋へ通󠄁つて見ると、その化󠄁粧臺の鏡の周󠄀まはりにナオミの寫眞が澤山飾󠄁つてあつたのでも分󠄁るのでした。

私は內心孃の意󠄁見や敎授󠄁法に對しては甚だ不滿でしたけれども、同時に又、西洋人がナオミをそんなにひいきにしてくれる、賢い兒だと云つてくれるのが、自分󠄁の思ふ壺なので、恰も自分󠄁が褒められたやうな嬉しさを禁じ得ませんでした。のみならず、元來私は、―――いや、私ばかりではありません、日本人は誰でも大槪󠄁さうですが、―――西洋人の前󠄁へ出ると頗る意󠄁氣地がなくなつて、ハツキリ自分󠄁の考を述󠄁べる勇氣がない方でしたから、孃の奇妙なアクセントのある日本語で、しかも堂々とまくし立てられると、結局此方こつちの云ふべきことも云はないでしまひました。なに、向うがさう云ふ意󠄁見なら、此方は此方で、足りないところを家庭󠄁で補つてやればいゝのだと、腹の中でさう極めながら、

「えゝ、ほんたうにそれはさうです、あなたの仰つしやる通󠄁りです。それで私も分󠄁りましたから安心しました」

とか何とか云つて、曖昧な、ニヤニヤしたお世辭笑ひを浮󠄁かべながら、そのまゝ不得要󠄁領でスゴスゴ歸つて來たのでした。(pp. 49-52)

Je ne savais pas trop où elle en était avec ses leçons de musique ; mais pour l’anglais, comme cela faisait environ deux ans, depuis sa quinzième année, qu’elle prenait des leçons avec Mademoiselle Harrison, elle aurait dû normalement avoir atteint un assez bon niveau. Elle avait commencé avec le manuel de lecture des débutants, et en était à présent au milieu du tome suivant. Comme manuel de conversation, elle pratiquait l’English Echo et, comme grammaire, l’Intermediate Grammar de Nabu Kanda, ce qui correspondait grosso modo au niveau d’une troisième année de collège. Mais même en considérant les choses d’un œil favorable, Naomi paraissait bien être au-dessous du niveau d’une élève de seconde année. Trouvant cela bizarre et injustifié, je rendis un jour visite à Mademoiselle Harrison.

« Mais non ! Absolument pas ! Cette petite est remarquablement douée ; elle réussit bien, me dit en souriant la replète et affable vieille demoiselle.

– Soit ; cette enfant est douée ; mais je ne trouve pas son anglais aussi satisfaisant qu’il devrait l’être. Pour la lecture, ça va ; mais quand il s’agit de traduire en japonais ou de commenter une règle de grammaire...

– Mais non ! Vous faites fausse route ; vous n’y êtes pas du tout, coupa-t-elle, toujours souriante bien sûr. Grammaire, traduction : les Japonais n’ont que ça en tête ; c’est on ne peut plus désastreux. Quand vous apprenez l’anglais, il faut absolument bannir de votre cervelle toute préoccupation de grammaire. Pas de traduction non plus. La meilleure façon de procéder, c’est de lire encore et encore de l’anglais en tant que tel. Mademoiselle Naomi le prononce magnifiquement ; elle lit à la perfection ; sous peu, cela est sûr, elle maniera la langue avec maestria. »

Il y avait naturellement du vrai dans ce qu’elle disait ; mais ce que je voulais dire, moi, ce n’était pas du tout que Naomi dût systématiquement retenir par cœur les règles de grammaire. Après deux ans d’étude, alors qu’on a entre les mains le manuel de lecture numéro 3, on devrait avoir au moins une connaissance pratique de l’emploi du participe passé, de la formation du passif et des cas dans lesquels utiliser le subjonctif. Mais non : quand je tentais de lui faire traduire du japonais en anglais, je constatais que toutes ces notions lui échappaient totalement ; elle n’atteignait même pas le niveau d’une médiocre élève de collège. Dans ces conditions, elle pouvait toujours lire aussi bien que possible, il n’y avait aucune, absolument aucune raison pour qu’elle acquît une parfaite maîtrise de la langue. Que lui avait-on enseigné, qu’avait-elle appris au juste en l’espace de deux ans ? C’était à n’y rien comprendre. Mais la vieille demoiselle, sans attacher la moindre importance à mon air mécontent, se contenta de répéter son sempiternel : « Cette enfant est remarquablement douée », avec un hochement de tête magnanime reflétant une absence totale, désarmante, d’inquiétude.

Voici comment je vois les choses : il semble que les professeurs occidentaux manifestent une sorte de partialité à l’égard de leurs élèves japonais ; si le terme est mal choisi, parlerons-nous par exemple de préjugé favorable ? Disons qu’en présence d’un garçon ou d’une fille de gentil minois, paraissant « à la page », avec plus ou moins de teinture occidentale, ils donnent l’impression de les proclamer, sans hésitation, intelligents. Cette tendance est particulièrement marquée, et poussée à l’extrême, chez les vieilles filles. Ainsi s’expliquent les dithyrambes répétés de Mademoiselle Harrison en faveur de Naomi, qu’elle avait définitivement classée comme « une enfant très douée ». De surcroît – et Mademoiselle Harrison avait raison – Naomi prononçait l’anglais sans commettre le moindre accroc. En tout cas, la pratique du chant s’ajoutant à l’effet bénéfique d’une denture parfaitement régulière, sa voix était pour l’oreille d’une grande beauté ; son anglais était superbe et j’étais convaincu que sur ce plan je ne lui arrivais pas à la cheville. Il est probable que Mademoiselle Harrison était abusée par le son de cette voix, dont à coup sûr elle était folle. Je compris à quel point elle aimait Naomi quand, à ma stupéfaction, j’aperçus en passant tout un lot de photographies de Naomi ornant le pourtour du miroir de sa coiffeuse.

Bien qu’au fond de moi-même je fusse mécontent des vues et des méthodes de Mademoiselle Harrison, cette Occidentale n’en répondait pas moins à ce que j’avais souhaité en se montrant si favorable à Naomi et en la proclamant intelligente ; et je ne pouvais me défendre d’une certaine joie – celle que j’aurais éprouvée à être complimenté moi-même. Mais ce n’est pas tout. Je suis ainsi fait aussi bien ne suis-je pas le seul : la plupart des Japonais, semble-t-il, le sont aussi – que devant un Occidental je perds tous mes moyens et tout courage d’exposer clairement ma pensée ; si bien qu’en écoutant la vieille demoiselle dégoiser dans son japonais à l’accent étrange, et qui plus est avec solennité, je restai finalement sans rien dire de ce que j’aurais dû dire. « Bah ! décidai-je en moi-même, si elle voit les choses comme ça, c’est son affaire ; moi, je comblerai les lacunes à la maison. » Je lui bafouillai quelque chose comme : « Je vois... Vous avez tout à fait raison. C’est comme vous le dites. Maintenant je comprends et me voici rassuré. » Et grimaçant un sourire obséquieux, ambigu, je la quittai pour rentrer quasiment bredouille à la maison, et le moral au plus bas. (pp. 51-54)

「此の女が己を欺いてゐる? そんな事があるだらうか?………この、現在己の眼の前󠄁で平󠄁和な呼吸󠄁をつゞけてゐる女が?………」

私は密かに、彼女の眠りを覺まさないやうに枕もとへ据わつたまゝ、暫くじつと息を殺󠄀してその寢姿󠄁を見守りました。昔、狐が美しいお姫樣に化󠄁けて男を欺したが、寢てゐる間に正體を顯はして、化󠄁けの皮を剝がされてしまつた。―――私は何か、子供の時分󠄁に聞いたことのあるそんな噺を想ひ出しました。寢像の惡いナオミは、搔い卷きをすつかり剝いでしまつて、兩股の間にその襟を挾み、乳󠄁の方まで露はになつた胸の上へ、片肘を立てゝその手の先を、恰もたわんだ枝のやうに載せてゐます。そして片一方の手は、ちやうど私が据わつてゐる膝のあたりまで、しなやかに伸びてゐます。首は、その伸ばした手の方角へ橫向きになつて、今にも枕からずり落ちさうに傾いてゐる。そのつい鼻󠄁の先の所󠄁に、一册の本がページを開いたまゝ落ちてゐました。それは彼女の批評󠄁に依れば「今の文󠄁壇で一番偉い作家だ」と云ふ有󠄁島武郞の、「カインの末裔まつえい」と云ふ小說でした。私の眼は、その假綴ぢの本の純白な西洋紙と、彼女の胸の白さとの上に、交󠄁る交󠄁る注󠄁がれました。

ナオミは一體、その肌の色が日によつて黃色く見えたり白く見えたりするのでしたが、ぐつすり寢込󠄁んでゐる時や起きたばかりの時などは、いつも非常に冴󠄂えてゐました。眠つてゐる間に、すつかり體中の脂が脫けてしまふかのやうに、きれいになりました。普通󠄁の場合「夜」と「暗󠄁黑」とは附き物ですけれど、私は常に「夜」を思ふと、ナオミの肌の「白さ」を連󠄀想しないではゐられませんでした。それは晝間ぴるまの、くまなく明󠄁るい「白さ」とは違󠄂つて、汚れた、きたない、垢だらけな布團の中の、云はゞ襤褸ぼろに包󠄁まれた「白さ」であるだけ、餘計私を惹きつけました。で、かうしてつくづく眺めてゐると、ランプの笠の蔭になつてゐる彼女の胸は、まるで眞つ青な水の底にでもあるものゝやうに、鮮かに浮󠄁き上つて來るのでした。起きてゐる時はあんなに晴󠄀れやかな、變幻へんげん極りないその顏つきも、今は憂鬱に眉根を寄せて苦い藥を飮まされたやうな、頸をめられた人のやうな、神󠄀祕な表情󠄁をしてゐるのですが、私は彼女のこの寢顏が大へん好きでした。「お前󠄁は寢ると別人のやうな表情󠄁になるね、恐󠄁ろしい夢でも見てゐるやうに」―――と、よくそんなことを云ひ云ひしました。「此れでは彼女の死顏もきつと美しいに違󠄂ひない」と、さう思つたことも屢々ありました。私はよしやこの女が狐であつても、その正體がこんな妖艶なものであるなら、寧󠄀ろ喜んで魅せられることを望󠄂んだでせう。

私は大凡󠄁そ三十分󠄁ぐらゐさうして默つてすわつてゐました。笠の蔭から明󠄁るい方へはみ出してゐる彼女の手は、甲を下に、掌を上に、綻びかけた花󠄁びらのやうに柔かに握られて、その手頸には靜󠄀かな脈󠄂の打つてゐるのがハツキリと分󠄁りました。

「いつ歸つたの?………」

すう、すう、すう、と、安らかに繰り返󠄁されてゐた寢息が少し亂れたかと思ふと、やがて彼女は眼を開きました。その憂鬱な表情󠄁をまだ何處やらに殘しながら、………

「今、………もう少し前󠄁」

「なぜあたしを起さなかつた?」

「呼んだんだけれど起きなかつたから、さうツとして置󠄁いたんだよ」

「そこにすわつて、何をしてたの?―――寢顏を見てゐた?」

「あゝ」

「ふツ、可笑しな人!」

さう云つて彼女は、子供のやうにあどけなく笑つて、伸ばしてゐた手を私の膝に載せました。(pp. 154-156)

« Est-ce qu’elle me trompe ? Serait-ce possible ? Quand elle est là, sous mes yeux, respirant si paisiblement ? »

Prenant garde de ne pas l’éveiller, je m’assis à son chevet et, retenant mon souffle, étudiai subrepticement sa forme endormie. Je me rappelai de vieilles histoires qu’on me contait dans mon enfance, des histoires de renards qui, au temps jadis, se changeaient en belles princesses pour tromper des jeunes hommes et révélaient seulement leur forme véritable pendant leur sommeil, qui les dépouillait de leur aspect d’emprunt. Naomi, toujours agitée en dormant, avait envoyé promener sa couverture à manches dont elle serrait le col entre ses cuisses. Sur sa poitrine dénudée reposait, comme une branche affaissée, l’extrémité d’une main tandis que le coude demeurait à demi dressé ; l’autre bras, lui, s’allongeait avec grâce jusqu’à mes genoux. Sa tête, tournée de côté vers le bras ; étendu, menaçait de glisser de l’oreiller à tout moment. Un livre gisait, juste à côté de son nez, échapp. de ses mains et encore ouvert : La postérité de Caïn, de Takeo Arishima, « le plus grand écrivain d’aujourd’hui » selon le jugement de Naomi. Allant de l’un à l’autre, mon regard glissait du blanc immaculé du papier européen du livre broché à la blancheur de sa poitrine.

Selon les jours, la peau de Naomi paraissait jaune ou blanche ; mais quand elle dormait à poings fermés ou venait juste de s’éveiller, cette peau était toujours d’une pureté extraordinaire. Comme si, pendant son sommeil, son corps évacuait la graisse qu’il contenait, il devenait d’une netteté parfaite. On associe ordinairement « nuit » et « obscurité », mais moi, chaque fois que j’évoquais la « nuit », c’est à la « blancheur » de la peau de Naomi que par association d’idées, je ne pouvais m’empêcher de penser. A la différence de l’éclat « blanc » sans faille de la lumière du grand jour, c’était le blanc, dirai-je... loqueteux d’une literie malpropre, douteuse, souillée, qui n’en avait que plus d’attrait pour moi. Tandis que je la dévorais ainsi des yeux, sa poitrine, dans l’ombre de l’abat-jour, prit un vivant relief, comme un objet noyé dans des profondeurs glauques. De même son visage, si épanoui, à l’expression si constamment changeante quand elle était éveillée, était à présent empreint de mystère, avec son froncement de sourcils mélancolique, comme de quelqu’un qui aurait absorbé une potion amère ou qu’on eût fait périr par strangulation. J’aimais énormément son visage endormi. Je lui répétais souvent : « Toi, quand tu dors, on dirait une autre personne ; comme si tu faisais un cauchemar. » Et bien des fois je m’étais dit : « Elle aura sûrement aussi un très beau visage de morte. » Eût-elle été une renarde, avec un corps aussi ensorcelant, que j’aurais souhaité malgré tout, et avec joie, me laisser envoûter.

Je restai ainsi environ une demi-heure assis près d’elle en silence. Sa main qui émergeait de l’ombre de l’abat-jour dans la zone de clarté, retournée et la paume en l’air, pareille à une fleur en train de s’épanouir, était gracieusement crispée et je discernais nettement le battement du pouls au poignet.

« Quand êtes-vous rentré ? »

Son léger souffle, paisible et régulier, me parut se dérégler un peu et bientôt elle ouvrit les yeux. Quelques traces de son expression mélancolique subsistaient. « A l’instant... ou presque.

– Pourquoi ne m’avez-vous pas réveillée ?

– J’ai appelé, mais comme tu ne te réveillais pas, je suis resté sans bouger.

– Que faisiez-vous assis là ?... Vous me regardiez dormir ?

– Oui.

– Vous êtes un drôle de bonhomme ! »

Elle rit d’un rire dépourvu d’artifice et posa sur mon genou la main de son bras étendu. (p. 145-147)

彼女がふいと風のやうに出て行つてしまふと、暫くの間は何事も手に著󠄁かず、自分󠄁で自分󠄁に腹を立てゝ、をりに入れられた猛獸の如く部屋の中をウロウロしながら、そこらぢゆうの物を八つあたりに叩きつけたり、破いたりします。

私は實に、この氣違󠄂ひぢみた、男のヒステリーとも云ふべき發作に惱まされたものですが、彼女の來るのが每日であるので、發作の方も極まつて一日に一遍󠄁づゝは起るのでした。おまけに私のヒステリーは普通󠄁のそれと性質が違󠄂ひ、發作が止んでしまつても、後でケロリと氣が輕くなりはしませんでした。寧󠄀ろ氣分󠄁が落ち着いて來ると、今度は前󠄁よりも一層󠄁明󠄁瞭に、一層󠄁執拗に、ナオミの肉󠄁體の細々した部分󠄁がじーツと思ひ出されました。着換へをした時にちよいと着物の裾から洩れた足であるとか、息を吹つかけてくれた時につい二三寸傍まで寄つて來た唇であるとか、さう云ふものがそれらを實際に見せられた時より、却つて後になつてしほまざまざと眼の前󠄁に浮󠄁かび、その唇や足の線を傳はつて次󠄁第に空󠄁想をひろげて行くと、不思議や實際には見えなかつた部分󠄁までも、恰も種板を現像するやうにだんだん見え出して、遂󠄂には全󠄁く大理石のヴイナスの像にも似たものが、心の闇の底に忽然と姿󠄁を現はすのです。私の頭は天鵞絨のとばりで圍まれた舞臺であつて、そこに「ナオミ」と云ふ一人の女優が登場します。八方から注󠄁がれる舞臺の照明󠄁は眞暗󠄁な中に搖らいでゐる彼女の白い體だけを、カツキリと強い圓光を以て包󠄁みます。私が一心に視󠄁詰めてゐると、彼女の肌に燃える光りはいよいよ明󠄁るさを増して來る、時には私の眉を灼󠄁きさうに迫󠄁つて來る。活動寫眞の「大映し」のやうに、部分󠄁々々が非常に鮮やかに擴大される、………その幻影が實感を以て私の官能を脅やかす程󠄁度は、本物と少しも變りはなく、物足りないのは手で觸れることが出來ないと云ふ一點だけで、その他の點では本物以上に生き生きとしてゐる。あんまりそれを視󠄁詰めると、私はしまひにグラグラと眩暈めまひがするやうな心地を覺えて、體中の血が一度にかあツと顏の方へ上つて來て、ひとりでに動悸が激しくなります。すると再びヒステリーの發作が起つて、椅子を蹴飛ばしたり、カーテンを引きちぎつたり、花󠄁瓶を打つ壞したりします。

私の妄想は日増しに狂暴になつて行き、眼を潰りさへすればいつでも暗󠄁い眼瞼の蔭にナオミがゐました。私はよく、彼女のかぐはしい息の匂を想ひ出して、虚空󠄁こくうに向つて口を開け、はツとその邊󠄁の空󠄁氣を吸󠄁ひました。往󠄁來を步いてゐる時でも、部屋に蟄居ちつきよしてゐる時でも、彼女の唇が戀しくなると、私はいきなり天を仰いで、はツはツとやりました。私の眼には到る所󠄁にナオミの紅い唇が見え、そこらぢゆうにある空󠄁氣と云ふ空󠄁氣が、みんなナオミのいぶきであるかと思はれました。つまりナオミは天地の間に充滿して、私を取り卷き、私を苦しめ、私の呻きを聞きながら、それを笑つて眺めてゐる惡靈のやうなものでした。(pp. 281-282)

Une fois qu’elle eut disparu en coup de vent, je restai un bon moment sans pouvoir rien faire ; furieux contre moi-même, j’allais et venais à travers la pièce comme un fauve en cage, passant ma rage – cognant, brisant – sur tout ce qui se trouvait là.

J’étais en proie à de véritables crises de folie, à ce qu’on pourrait appeler des accès d’hystérie masculine. Comme elle venait tous les jours, j’avais immanquablement ma crise quotidienne. Par-dessus le marché, cette mienne hystérie n’était pas de la même nature que l’hystérie ordinaire, en ce sens qu’après chaque crise je ne me retrouvais pas pour autant l’âme légère. Au contraire, le calme revenu en moi, je me remémorais obstinément chaque détail du corps de Naomi, avec encore bien plus de netteté et d’acharnement qu’auparavant. Qu’il s’agît d’un pied dépassant à peine le bas du kimono au moment où elle se changeait, ou de ses lèvres s’approchant à une dizaine de centimètres des miennes lorsqu’elle me soufflait son haleine, tout cela reparaissait après coup devant mes yeux avec plus de relief encore que dans la réalité ; à mesure que ma rêverie allait s’amplifiant, épousant les contours du pied ou des lèvres, même les parties de son corps que mes yeux n’avaient effectivement pas vues surgissaient soudain miraculeusement du fond enténébré de ma pensée comme se révèle peu à peu le négatif d’une photo qu’on développe, et c’est finalement l’image d’une Vénus de marbre qui se présentait à moi. Dans ma tête se dressait une scène de théâtre cernée d’un rideau de velours et seule une actrice nommée Naomi s’y produisait ; de toutes parts les projecteurs y déversaient leur lumière, entourant d’un puissant halo son corps blanc qui se mouvait avec un relief extraordinaire sur un fond de noires ténèbres. Absorbé tout entier dans cette contemplation, je voyais croître en éclat la flamme éblouissante de sa peau, qui parfois devenait proche au point de devoir me brûler les sourcils. Comme un gros plan de cinéma, tel ou tel détail se trouvait agrandi avec une fraîcheur de coloris étonnante... Ces visions hallucinatoires avaient une telle force de vérité, exerçaient une telle pression sur ma sensualité qu’elles différaient à peine des objets réels ; seul point défaillant : l’impossibilité de toucher ; pour le reste, elles étaient plus gorgées de vie que la réalité même. Si je prolongeais trop ma contemplation, j’avais l’impression d’être pris de vertige et d’éblouissements ; le sang me montait d’un seul coup à la tête ; mon pouls s’emballait. C’était alors une nouvelle crise d’hystérie ; d’un coup de pied, j’envoyais promener ma chaise, arrachais les rideaux, réduisais en miettes les vases à fleurs.

Mes délires prenaient de jour en jour un caractère de démence plus marqué. Il me suffisait de fermer les yeux pour qu’à tout moment Naomi m’apparût dans l’obscurité de mes paupières closes. Souvent, au souvenir de sa suave haleine, je tendais vers le ciel ma bouche grande ouverte pour y puiser une goulée d’air ; au cours de mes déambulations ou confiné chez moi, le désir de sa bouche me faisait brusquement lever la tête vers le ciel et aspirer l’air à pleine gorge. Je voyais partout ses lèvres carminées, et chaque souffle d’air me semblait être sa respiration. Bref, emplissant l’espace entre ciel et terre, Naomi me faisait l’effet d’un mauvais génie qui m’assiégeait, me tourmentait, écoutait mes plaintes, observait, mais seulement pour rire du spectacle. (pp. 259-260)